Parallèlement à l'édification des halles-marchés au centre des villes, l'industrie et le chemin de fer connaissent une fièvre constructive liée à l'essor général de l'économie et de la circulation des hommes et des marchandises ; les grandes compagnies ferroviaires ont tissé leurs réseaux à travers tout le pays (et jusqu'au cœur des montagnes pyrénéennes pour la Compagnie du Midi), tandis que prolifèrent les usines dans les nouvelles régions ou villes industrielles (telles que Tarbes ou Bagnères dans un premier temps puis Lannemezan et Pierrefitte-Soulom à la veille de la guerre 14-18).

LES HALLES VOYAGEURS DES GARES


Après une première série d'édifices d'accueil des voyageurs et d'embarcadères temporaires construits lors de l'aménagement des grandes lignes (années 1860), vient pour la Compagnie du Midi, concessionnaire du réseau, le temps de la consolidation et pérennisation du trafic et des projets de plus grande ampleur. ; c'est ainsi , une vingtaine d'années après l'ouverture totale de la ligne Toulouse-Bayonne par Tarbes avec ses divers raccordements (comme Lourdes - Pierrefitte en 1871 et Lannemezan - Arreau en 1897), et son trafic croissant (notamment avec le début des pèlerinages à Lourdes), que s'édifient des grandes halles métalliques enjambant les quais. Devenues monnaie courante dans les gares les plus importantes du pays, elles sont bien sûr destinées à abriter les voyageurs des intempéries, tout en assurant la ventilation nécessaire à l'évacuation des fumées des locomotives à vapeur. Deux formes principales se font jour :
La toiture à deux pans avec pignon triangulaire
Ex : Tarbes
La toiture cintrée en forme de voûte partiellement vitrée :
Ex : Lourdes et Lannemezan

GARE DE TARBES :


Après l'incendie d'un premier bâtiment (peut-être dû à de la malveillance) le 12 mars 1864,un projet de halle couverte à deux nefs est établi et approuvé par le ministère des Travaux Publics le 4 avril 1871 ; la déclaration d'utilité publique des travaux d'agrandissement de la gare par extension du bâtiment des voyageurs est publiée en 1877 ; l'entreprise adjudicataire des travaux qui suivent est Dupère et Compagnie de Bordeaux.

GARE DE LOURDES :


Elle aussi augmente ses capacités par reconstruction de la gare en 1878 et de la halle en 1887 ; l'ensemble a été récemment rénové et à cette occasion la couverture a reçu des plaques de résine polyester renforcée de fibres de verre offrant une grande stabilité thermique et assurant un éclairage naturel bien réparti qui souligne les qualités esthétiques de la halle.


GARE DE LANNEMEZAN :


Edification de la halle en 1903

ATELIERS INDUSTRIELS


Le grand essor industriel de la fin du XIXème / début XXème s'accompagne bien sûr de la construction d'un grand nombre d'ateliers de fabrications diverses. La construction métallique offre ici des solutions simples à mettre en œuvre et bon marché, avec en outre la possibilité de multiplier facilement les travées des ateliers au fur et à mesure de l'augmentation des besoins.

Le cas de L'ARSENAL DE TARBES est sur ce point tout à fait probant ; fondé au lendemain de la guerre franco-prussienne de 1870 par le colonel De Reffye, il connaît une forte croissance de l'activité et des effectifs dans cette période qui précède le premier conflit mondial où la tension internationale (et notamment franco-allemande) est plus que jamais présente et où l'équipement de l'armée est au premier rang des préoccupations gouvernementales.

L'ATELIER 116 est un des meilleurs exemples encore en place sur le site actuellement en cours de réaménagement.

Date construction probable : 1906, agrandi en 1911.

La nef principale accueillait la fabrication d'éléments de munitions.
Le bâtiment, à l'apparence extérieure assez banale, couronné de sheds tournés vers le nord comme à l'accoutumée, abrite à l'intérieur une remarquable ossature fonte / fer ;l'ensemble est constitué de :

  • 28 travées du nord au sud de 5 m de large(plus la nef)
  • 15 travées d'est en ouest de 6 m de large


Chaque travée est donc articulée sur un module de base de forme légèrement rectangulaire (6x5m) constitué de 4 piliers en fonte (section 0,30x0,30m, hauteur 4m); des poutres en treillis en profilés de fer de 0,35m de haut soutiennent la toiture en sheds qui s'élève au faîtage à 7,90m.


Photographies de Maurice MORGA
L'Architecture du XX siècle en Hautes-Pyrénées
VOLET N°1 : UNE INTRODUCTION A L'ARCHITECTURE MODERNE
L'ARCHITECTURE DU FER : GARES ET USINES
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Travail de recherche
Maurice MORGA - Professeur retraité
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Florent Lafabrie - CANOPE des Hautes-Pyrénées