Pourquoi ce cadre chronologique?


Nous avons choisi de commencer notre étude au milieu du XIXème siècle car il s'agit en l'occurrence d'un moment très important à la fois de l'histoire religieuse et de l'histoire de l'architecture dans notre pays:

  • sur le plan religieux, l'Eglise de France est gagnée à cette époque par un esprit de reconquête des esprits après la Révolution Française et la vague anti catholique qui l'a accompagnée et suivie dans les premières décennies du XIXème; ce mouvement était déjà actif sous la Restauration et la Monarchie de Juillet mais rebondit avec l'avènement de Louis Napoléon Bonaparte et la fondation du Second Empire, régime qui encourage explicitement cette «rechristianisation» de la France.
  • sur le plan esthétique et concernant particulièrement l'architecture, c'est la séduction du Moyen Age perçu comme un élément-clé de régération, traduisant aussi un certain rejet du néoclassicisme jusque-là dominant dans la commande publique notamment;cela va favoriser l'essor du courant néo médiéval qui accompagne également le développement de l'enseignement de l'éclectisme historiciste à l'Ecole des Beaux Arts de Paris, principal lieu de formation des architectes officiels à cette époque (comme le tarbais Jean Jacques Latour auteur, parmi d'autres, des églises de Pujo et Ossun).

L'histoire de l'architecture religieuse est ainsi scandée par ce premier moment qui court du milieu à la fin du XIXème siècle, puis, presqu' un siècle après, dans les années 1950-60 par un puissant mouvement d'aggiornamiento de l'Eglise catholique accompagné en partie par le concile Vatican II qui se clôt en 1965: sur le plan architectural cela favorise le courant moderniste animé notamment par la revue L'Art Sacré et autorise la construction d'églises qui tournent le dos aux traditions constructives jusque-là en vigueur.

Une particularité locale: la phénomène des «apparitions» et des pèlerinages à Lourdes.


En effet, et précisément sous le Second Empire, l'essor de la dévotion mariale et le «phénomène Bernadette» voient la petite bourgade pyrénéenne de Lourdes devenir un centre de pélerinages majeur, d'où la construction d'un certain nombre de sanctuaires qui chacun à leur manière sont significatifs de l'évolution de l'architecture religieuse en France du XIXème au XXème siècle. Les principaux sont:

  • la basilique de l'Immaculée Conception de style néogothique (1862-67).
  • la basilique du Rosaire d'inspiration romano-byzantine (1883-89).
  • la basilique souterraine, magnifique réalisation caractéristique de l'architecture moderne en béton armé des années 50.

les confessions non catholiques


On le voit, cette histoire est dominée par celle de l'Eglise catholique, mais qu'en-est-il des autres confessions?

  • Le protestantisme ne constitue dans notre département qu'un reliquat plutôt marginal et dans la période considérée, seuls 2 temples ont été édifiés, l'un à Bagnères, en relation avec la colonie britannique liée au thermalisme, l'autre à Tarbes.
  • Le judaïsme est encore plus limité et, à notre connaissance, seule une synagogue a existé à Tarbes (Cité Rothschild).
  • La religion musulmane, pratiquement inexistante au XIXème siècle ne se développe qu'avec l'arrivée progressive d'immigrants maghrébins à partir des années 50-60, mais ce n'est que dans les toutes premières années du XXIème siècle qu'une véritable mosquée sera édifiée à Tarbes.
  • Par ailleurs quelques confessions très limitées ont pu implanter ici ou là quelques lieux de culte particuliers (Eglise orthodoxe serbe à Tarbes, Eglise ukrainienne à Lourdes...) que nous nous efforcerons de décrire dans la mesure où leur architecture présente des caractéristiques originales.

L'Architecture du XX siècle en Hautes-Pyrénées
L'ARCHITECTURE RELIGIEUSE DU SECOND EMPIRE A NOS JOURS
INTRODUCTION GENERALE
Menu
Introduction générale
Introduction
Travail de recherche
Maurice MORGA - Professeur retraité
Conception multimédia
Florent Lafabrie - CANOPE des Hautes-Pyrénées