MAIRIE DE CAUTERETS
Edifiée en 1880 sur des plans de l'architecte départemental Prosper, elle présente une belle élévation inspirée du style classique du XVIIème ; elle est ordonnancée sur deux niveaux, scandée par des pilastres qui organisent cinq travées dont la centrale est surmontée par une horloge et un clocheton symbole du pouvoir municipal. Conçue comme un palais communal, elle est opportunément située à la jonction de l'ancien centre et du nouveau quartier thermal qui vient de s'ouvrir sur la rive gauche du gave.
MAIRIE DE TARBES
historique:
Logé pendant presque tout le XIXème siècle (à partir de 1830) à l'Hôtel de Castelnau ( démoli, à l'emplacement actuel de la poste), le conseil municipal envisage de déménager dès les années 1880-90, mais ce n'est que sous la municipalité G. Magnoac (1900-1913) que décision est prise de construire un nouvel Hôtel de ville (1902).
Le projet de l'architecte palois Pierre Gabarret est retenu en mars 1903, les travaux, confiés à l'entreprise Gaches, s'échelonnent de 1904 à 1906. Le 27 mai 1906 le ministre des Travaux Publics en personne, Louis Barthou, vient présider l'inauguration officielle.
L'organisation d'un nouvel espace urbain.
Notons tout d'abord que sa construction s'accompagne du réaménagement complet de la place de la Portète qui devient Place de la République (puis Jean Jaurès en 1924):
- démolition de l'ancienne tour comtale en 1899
- démolition de l'Hôtel de Castelnau et rectification du tracé de l'actuelle rue A. Fourcade
- érection de la statue de Danton au centre du nouvel espace civique ainsi constitué (1903)
- enfin, construction de la nouvelle grande poste (1909-1910)
la nouvelle mairie vient donc occuper tout le côté nord de la place remodelée en un vaste rectangle qui devient ainsi une sorte de grand parvis se déroulant à ses pieds.
Un modèle, l'Hôtel de Ville de Paris
L'architecte adopte pour l'édifice la disposition prévue pour les villes de préfecture de 10 à 50 000 habitants (Tarbes en a 26 000), modèle que l'on retrouve donc dans bien des villes de France.
Le style architectural s'inspire de celui de Paris, incendié pendant la «Semaine Sanglante» de la Commune en mai 1871, reconstruit à l'identique dans un style néo Renaissance d'Ile de France (lui même héritier de l'édifice construit au début du XVIIème sous le règne d'Henri IV); ce style devient une sorte de «standard» de l'architecture municipale urbaine de la Belle Epoque, symbolisant et accompagnant la consolidation du régime républicain ; on y retrouve un soubassement à bossage, une élévation rythmée par des fenêtres à meneaux, une horloge monumentale dominée par une sorte de beffroi central allusion sans doute aux pouvoirs communaux d'Ancien Régime.
Un « palais de la République »
un ensemble de caractéristiques architecturales contribue à faire de cet édifice un véritable palais républicain communal dont la fonction d'apparat et de représentation semble au moins aussi importante que la fonction administrative pour laquelle il est conçu. Car sont prévus dans le programme, outre les salles de réunion et délibérations du Conseil Municipal, salle des mariages et bureaux d'Etat civil, une bibliothèque et des archives communales, une école de musique, le bureau du commissaire de police et même les locaux des sapeurs pompiers!
- sa hauteur et son volume qui le hissent au-dessus des toits du Bourg Neuf
- son élévation sur un soubassement de plusieurs mètres qui l'érige au-dessus de l'espace public
(on remarquera à ce sujet que la première version de l'architecte proposait un édifice d'avantage de plain-pied avec un soubassement réduit, ouvert directement au niveau de la place par un grand porche et non par un immense escalier d'honneur comme dans la version finalement retenue)
- son dispositif palatial avec deux ailes de part et d'autre du corps central
- son grand balcon et son escalier monumental qui se prolonge à l'intérieur par un escalier digne d'un château classique
- enfin l'utilisation de matériaux nobles (roche de Chauvigny, pierre de Sireuil) par le constructeur confère à l'édifice une majesté propre à un palais d'Ancien Régime !
HOTEL DE VILLE DE LANNEMEZAN
historique:
l'important incendie du centre-ville au cours de la nuit du 6 au 7 novembre 1906 ayant détruit l'ancienne mairie (construite en 1827), la municipalité d'Alphonse Couget décide de sa reconstruction et son agrandissement par acquisition d'une parcelle voisine.
Le projet des architectes Bertrand Hauret (Bordeaux) et Alfred Duprat est approuvé en 1909;
l'entreprise tarbaise Gaches en sera le constructeur.
Description:
Malgré son aspect monumental pour une petite ville d'à peine quelques milliers d'habitants, le gabarit général de l'édifice demeure en accord avec le bâti qui l'entoure; en outre, contrairement à celui de Tarbes, il ne s'érige pas sur une place spécialement aménagée, mais reste dans l'alignement des rues existantes qui se croisent à son niveau.
On retrouve ici le style néo Renaissance mâtiné de néoclassique XVIIe/XVIIIème
- bossage « Grand Siècle » en rez-de-chaussée
- fenêtres à croisillons
- combles à la Mansart avec lucarnes en œil-de-bœuf
A l'intérieur, le programme décoratif en partie conservé dans son état originel est aussi un bon exemple du « goût officiel » de la IIIème République:
L'architecte a fait appel à une équipe d'artistes bordelais dont le sculpteur Jules Lagrange auteur de la décoration de la salle du conseil/salle des fêtes; très inspirée par le style Louis XV/louis XVI, elle présente un plafond à ellipse, des rosaces et moulures, des corniches stuquées que l'on pourrait rapprocher du « style rocaille ».
Le buste de Marianne (en plâtre patiné façon terre cuite) conforme à l'iconographie républicaine qui s'est élaborée dans les décennies précédentes, trône en majesté devant un médaillon de mosaïque où figure la devise de la République.
Parallèlement, dans de nombreuses communes rurales, se construisent aussi de nouvelles mairies de dimensions forcément plus modestes, souvent associées à l'école primaire, qui puisent dans un répertoire architectural moins ostentatoire, plus proche par sa sobriété de la tradition néo classique.