Nous évoquerons en premier lieu un édifice qui, sans être totalement « Art Nouveau », en présente néanmoins quelques caractéristiques significatives :
La Galerie de l'Esplanade des Œufs à Cauterets
Il s'agit, semble-t-il, d'un élément ou fragment d'un pavillon de l'Exposition Universelle de 1889 à Paris, démonté, acheminé et remonté face au casino de la station thermale (ouvert lui, en 1869). Le dispositif d'ensemble alternant ailes courbes et pavillons en forme de kiosques, le tout accompagné d'un décor festonné d'une grande légèreté peut certes être rapproché du style « néo rococco » très en vogue à cette époque mais aussi des recherches décoratives propres à l'Art Nouveau.
On observe sur ces images l'importance des
courbes, arabesques, volutes (que certains ont appelé «
style coup de fouet » dans le cas de Guimard) dans les éléments décoratifs qui accompagnent le bâti proprement dit ; c'est qu'en effet l'Art Nouveau, en rupture avec la surcharge décorative du « style Beaux Arts » qui dominait en cette fin XIXème, cherche une nouvelle source d'inspiration dans les
motifs floraux ou végétaux qu'offre une nature redécouverte pour l'occasion (pensons aussi à la nouvelle sensibilité et l'ouverture à la nature et au plein-air apportée par le mouvement impressionniste en peinture et l'influence du Symbolisme au même moment) : ces motifs stylisés sont très souvent présents dans les
ferronneries finement ouvragées qui forment garde-corps des balcons, marquises d'entrée, grilles et portails des jardins…ou les
vitraux décoratifs qui accompagnent halls d'entrée, cages d'escalier (vitrail dont la technique et l'iconographie sont profondément renouvelées à cette occasion).