Des maîtres d’ouvrage plus diversifiés


A partir des lois de décentralisation, s’opère un transfert des compétences de l’Etat vers les collectivités territoriales, lesquelles acquièrent ainsi une plus grande liberté dans la définition des programmes constructifs et les choix architecturaux. Désormais, les régions s’occupent de l’entretien de tous les établissements d’enseignement secondaire (publics et privés) ainsi que de la construction des lycées publics ; les départements ont à leur charge les collèges tandis que les communes ou communautés de communes continuent de s’occuper des écoles primaires et maternelles. Cette diversification des maîtres d’ouvrage se traduira par une réelle diversification architecturale tournant le dos à la standardisation qui était le propre de la période antérieure.

Des programmes constructifs renouvelés


On peut situer au milieu des années 80 la fin de la politique des modèles et de la normalisation constructive qui l’accompagnait et l’avènement d’une période de créativité et de forte diversité dans les propositions des maîtres d’œuvre ; l’établissement d’un projet se fait désormais à partir d’un programme élaboré spécialement pour chaque opération et s’accompagne d’un véritable concours d’architectes ouvert en particulier aux ateliers locaux. D’où l’émulation autour du programme clairement défini par le maître d’ouvrage ; cela a permis à toute une nouvelle génération de jeunes architectes de faire ses premières armes dans le domaine jusque-là plutôt réservé des marchés publics (cette remarque s’applique de manière générale à l’ensemble de la commande publique bouleversée par la nouvelle législation -loi Maîtrise d’Ouvrage Public- et les règles de passation de marchés d’où le renouveau incontestable de la création architecturale dans notre pays).

Par ailleurs, la remise en question des méthodes d’industrialisation du bâtiment et la critique post moderne de la standardisation architecturale débouchent sur la revendication d’une architecture de qualité traduisant une nouvelle conception de l’école ; en effet, l’établissement scolaire, quel que soit son niveau (du primaire au supérieur), n’est plus seulement considéré comme le sanctuaire de la transmission des savoirs mais aussi comme lieu de vie et d’échanges des individus en formation, un espace de socialisation et d’éducation au sens le plus large. Ainsi les architectes se voient proposer un recentrage des établissements autour des centres de documentation et de communications ( CDI et salles informatiques par ex) et des lieux de vie et de circulation (maisons des élèves, foyers…), multiplication de salles spécialisées pour assurer des enseignements plus diversifiés…

Un contexte local problématique


Une démographie scolaire stagnante La fin progressive ses effets du baby boom et le vieillissement qui l’accompagne, la stagnation économique (crise industrielle notamment) qui s’installe peu à peu après la croissance des années 70, conduisent à un certain tassement des effectifs scolaires sensible en particulier dans les communes rurales ; ainsi s’amorce le mouvement de fermeture progressive de nombre de petites écoles primaires dans les villages d’abord mais ensuite en ville. Ce phénomène se répercutera quelques années plus tard avec la réduction ou la fermeture de certains collèges ruraux (ex : Castelnau-Magnoac, Castelnau Rivière Basse).

Dans les années 80, c’est pourtant le secteur des écoles maternelles qui voit la construction de plusieurs établissements, soit pour remplacer des écoles existantes jugées obsolètes ou inadaptées aux normes modernes soit pour compléter l’équipement de quartiers résidentiels récents ayant une population encore jeune (Solazur, Mouysset, Michelet à Tarbes, Bazet, Soues, Lannedarré à Lourdes…) Collèges et lycées par contre connaissent peu de réalisations nouvelles, la plus notable étant le collège de Maubourguet qui remplace un collège provisoire logé pendant 10 ans dans des préfabriqués. Cependant, la poursuite de l’allongement des études vient compenser cette perte d’effectifs en Primaire et 1er Cycle et autorise la construction de plusieurs établissements post-bac autour des années 90-2000 : IUT et STAPS, extension de l’ENIT, de l’école d’infirmières attachée à l’hôpital de Tarbes.

Il faut attendre la dernière décennie pour voir repartir un mouvement de construction de nouvelles écoles primaires dont nous rendrons compte par quelques exemples sélectionnés : parfois l’ancienne mairie-école de village est investie en totalité par la mairie et ses services annexes rendant nécessaire l’édification d’une école neuve, parfois il s’agit simplement de renouveler le bâti scolaire ancien (St Pé de Bigorre, Tournay, Ibos), parfois enfin c’est à l’occasion d’un remodelage du centre-village (Andrest, Bordères sur Echez, Gardères et Luquet,) qu’un établissement nouveau est construit.

La plupart des lycées et collèges connaissent dans le même temps des opérations de « lifting » ou de réhabilitation voire de restructuration dont la plus notable est celle qu’a connue récemment le Lycée Marie Curie de Tarbes.


Les écoles maternelles : la vague constructrice des années 80


Dans les années 70/80, de nombreuses communes à caractère urbain ou périurbain voient leur population augmenter et rajeunir (le baby boom se maintient) et les principales villes elles-mêmes consolident leur équipement antérieur en maternelles dans leurs nouveaux quartiers résidentiels d’habitat collectif : cités Solazur et Mouysset à Tarbes, quartier Lannedarré à Lourdes par exemple ; ce mouvement s’accompagne d’une plus grande liberté laissée aux architectes pour concevoir des écoles en phase avec les nouvelles conceptions pédagogiques et l’approche de la petite enfance portées par la période.

Jusque là en effet, l’école maternelle ne se différenciait guère de l’école primaire, ni dans son aspect général ni dans son organisation intérieure…on pourrait presque dire de manière humoristique que seule la taille du mobilier et la hauteur des porte-manteaux permettaient de les différencier ! Et l’on a vu mainte école style IIIème République se reconvertir en maternelle et vice versa en fonction des besoins, au prix seulement de quelques aménagements internes.

L’école Vignemale dans le quartier de l’Américan Park à Tarbes ou l’école Jacques Prévert dans le quartier de Laubadère, bien que construites en 1959 pour la première et en 1961 pour le deuxième, présentent encore une apparence très proche des écoles primaires « modernes » de ces mêmes années.


C’est donc plutôt les années 70 à 90 qui voient l’émergence d’une nouvelle génération d’écoles maternelles entièrement repensées dans leur fonctionnement et leurs caractéristiques architecturales (cela correspond aussi à l’esprit « post moderne » qui règne au même moment parmi les jeunes architectes rompant avec la standardisation des procédés constructifs et l’uniformisation des formes qui en a résulté).

Parmi les schémas d’organisation les plus répandus nous voyons apparaître ainsi de nombreux plans centrés sur une vaste salle d’accueil et de jeux autour de laquelle se déploient en pétale ou en étoile des ailes ou salles spécialisées ; implantées sur de larges parcelles dans des quartiers où l’espace ne manque pas, elles offrent en conséquence de vastes espaces de jeux et d’activités extérieures propices à l’éveil des jeunes enfants.

L’école Paul Fort de Bazet, construite en 1976-77 sur des plans de Jean Paul Laurent, Jean Cahuzac et Patrice Lambert, présente déjà cette disposition des lieux qui se répandra dans la décennie suivante ; son procédé constructif, avec la forte présence d’une charpente articulant ses arbalétriers en lamellé-collé sur de puissants plots de béton extérieurs, vient ajouter à son originalité architecturale.


Un des meilleurs exemples de cette série est celui de l’école Pablo Neruda proche du quartier de Solazur, édifiée en 1985 sur des plans de Francis Sénaux et Philippe Brugel ; on remarque justement ici un hall central particulièrement spacieux qui domine nettement l’ensemble des ailes déployées tout autour.


Proche de la Cité Mouysset à Tarbes, la maternelle Louise Michel, reconstruite en 1993, après démolition de préfabriqués provisoires, sur des plans de Jean Paul Pagnoux, présente une configuration proche mais plus simple, sur une base carrée occupée en son centre par une salle de jeux éclairée par un lanterneau pyramidal ; à remarquer, dans un environnement urbain assez ingrat (bordure boulevard périphérique, proximité du pont Alstom sur l’Adour) le soin apporté aux abords plantés et arborés comme un petit jardin paysager.


Ecole maternelle Lannedarré, Lourdes


Architectes : Pierre Cassou, Jean Claude Cousin, Jean Louis Dobignard, 1986
Autre exemple de maternelle édifiée à proximité d’un nouveau quartier populaire d’habitat collectif, elle s’écarte des plans centrés décrits précédemment pour revenir à un dispositif plus simple et plus traditionnel : deux petits bâtiments alignés de part et d’autre d’un hall de liaison, offrant chacun deux classes, le tout couronné d’une toiture à deux pans couverte d’ardoises d’inspiration régionaliste. L’édifice se distingue toutefois par sa longue galerie à l’avant de la façade, ouvrant sur la cour, dont l’ossature métallique et les couleurs gaies allègent un ensemble qui, sans cela, aurait pu paraître un peu banal.


Très différente à la fois dans son dispositif général et son parti architectural, se présente l’école Michelet proche de l’église Ste Thérèse à Tarbes, réalisée en 1983-84 par l’équipe du GCAU (Pagnoux, Durancet, Guitton) : il s’agit ici de bâtiments alignés sur rue avec une cour de récréation centrale abritée de l’environnement urbain ; car nous sommes ici dans une opération de restructuration d’une ancienne école primaire dont on a « recyclé » une partie des bâtiments, le reste étant démoli. L’enjeu du programme étant de conserver l’esprit du bâti du quartier traditionnel du Martinet, tout en inventant un espace intérieur original et adapté aux conceptions pédagogiques contemporaines.


Nous terminerons cette évocation des écoles maternelles de nouvelle génération par une réalisation plus récente (2000) dont certaines caractéristiques seront reprises ultérieurement par son architecte-maître d’œuvre, Jean Paul Pagnoux (école primaire de Bordères sur Echez, voir ci-après) :
L’école maternelle de Juillan

Le plan général se dispose de part et d’autre d’un grand hall, sorte de galerie intérieure orientée sud-nord sur laquelle s’ouvrent les six salles de classe ; ce hall reçoit un large éclairage naturel par trois sources complémentaires : éclairage zénithal par de grandes verrières ou lucarnes de toiture, frontal par la façade intégralement vitrée au sud, latéral par deux grandes parois verticales donnant sur la salle de jeux n°2.


A l’intérieur de ce hall, dans la salle de jeux n°1, ont été construites quatre « cabanes » constituées de matériaux de natures et de couleurs différentes, de manière à bien identifier leurs différentes fonctions.


La 2ème partie du hall (salle de jeux n°2) est équipée d’une série de gradins en bois formant une sorte de petit théâtre intérieur qui peut servir ponctuellement pour des représentations scolaires.


Tout en saluant la qualité générale de cette réalisation et le plaisir à y exercer, les enseignants-usagers en soulignent aussi quelques défauts qui auraient pu être facilement corrigés si une authentique concertation avait été organisée en amont des travaux :
salles de classes trop petites, prévues pour 20 élèves, alors que les effectifs réels sont plutôt de 23-24.
Espaces de repos construits en mezzanine à l’intérieur des classes ce qui empêche une réelle sieste au calme.
Chaleur trop grande dans le hall à la belle saison faute d’une ventilation adéquate.
Impossibilité d’avoir l’obscurité pour certains spectacles ou projections…


Les groupes scolaires des années 2000


Andrest


La construction de la nouvelle école a marqué le coup d’envoi de l’opération de remodelage du centre du village, comprenant l’aménagement d’un centre multiservices, une médiathèque, l’édification d’une résidence médicalisée pour seniors étant aussi prévue sur une parcelle voisine déjà réservée, de même que la restructuration (ou reconstruction) de la salle des fêtes.
Le projet scolaire prévoit le regroupement sur un seul site de l’ensemble des écoles de la première enfance (crèche, maternelle, primaire).
Le chantier est confié à l’agence paloise ThalArchi (Paul Canet et Nathalie Torrejon) qui livre une 1ère tranche en 2007 ; la 2ème, en chantier (octobre 2016), viendra se juxtaposer à la précédente à partir de 2017. Ce projet fut choisi notamment pour la qualité de son insertion dans l’environnement du village (gabarit général du bâti, type de toiture, choix des matériaux…).


En effet, le parti des architectes fut, plutôt qu’une école mono-bloc, celui de la juxtaposition d’une série de petits édifices (chacun représentant une unité-classe) unifiés par une longue galerie latérale intérieure, légèrement sinueuse pour éviter la rigidité du dispositif ; cette galerie largement vitrée à l’Est laisse entrer la lumière naturelle et se prolonge à l’extérieur par un auvent-préau porté par des poteaux de bois, qui joue le rôle de brise-soleil.


Les murs-pignons de chacune des classes, eux aussi tournés vers l’Est, sont équipés de grandes verrières assurant ainsi une belle entrée de lumière naturelle.


Dans l’extension prévue, la toiture de l’auvent sera équipée de panneaux solaires très performants capables de contribuer en grande partie à l’autonomie énergétique de l’école.

Ecoles de Gardères et Luquet


Les deux projets, livrés entre 2009 et 2011 s’inscrivent dans le cadre de la nouvelle organisation du regroupement pédagogique intercommunal des « enclaves » (Gardères, Luquet, Séron), chacun des villages disposant de 2 classes pour assurer l’intégralité de l’enseignement primaire. La commune de Gardères accueillant un cinquantaine d’élèves prévoit une extension en continuité de l’existante (ancienne école de filles du XIXème siècle) ; l’architecte pressentie, Odile Bernard-Servin (agence à Tarbes) présente un projet incluant la restructuration du bâtiment ancien en cantine/garderie/centre de loisirs. Le nouveau bâtiment s’inspire de très près de l’ancien (gabarit général, toiture simple à deux pans couverte d’ardoises) mais les deux classes sont logées dans des sortes de « boites », parallélépipèdes à ossature bois se glissant sous cette toiture en forme de grange ; les vides générant de petits préaux dans l’esprit de celui existant . Une nouvelle entrée, plus fonctionnelle et en retrait de la rue, relie les deux bâtiments. Ce parti constructif a permis de raccourcir les délais de construction, le chantier se déroulant sur 3 mois seulement.


A Luquet, c’est le cabinet palois Acta qui livre en 2011 le nouveau bâtiment d’école construit sur une spectaculaire ossature bois sur pilotis qui permet, en utilisant la pente naturelle de la parcelle, de créer le préau sous l’école proprement dite.


Tournay


Architectes : Odile Bernard-Servin et Pascal Servin (Atelier d’Architecture A2A à Tarbes) Livraison 2011
Il s’agit d’un établissement entièrement nouveau construit dans un quartier résidentiel pavillonnaire extérieur à la vieille bastide constituant le bourg ; le programme prévoit une école de 5 classes associée au centre de loisirs et au restaurant scolaire.
Le projet se présente sous forme de deux bâtiments correspondant à ces deux fonctions, reliés par un grand préau commun ; le centre de loisirs et le restaurant sont implantés en liaison directe avec la voirie, protégés par une contre-allée. L’implantation des bâtiments forme ainsi une grand U ouvert à l’Est et protégé des vents et pluies de Nord-Ouest : la cour offre de la sorte un espace abrité et bien ensoleillé, et les façades Sud/Nord permettent une bonne gestion des apports solaires. Tout en présentant une écriture contemporaine affirmée, tant dans ses formes que des matériaux utilisés (bardages zinc, galeries en polycarbonate coloré, motifs décoratifs de couleurs vives…), l’ensemble édifié n’est pas sans rappeler, mais sans nostalgie, le dispositif général d’une école « à l’ancienne », espace relativement clos à l’écart de la rue comportant de nombreux coins et recoins propices à l’appropriation des lieux par ses usagers.


Bordères sur Echez, école arc en ciel


Pourquoi cette école ?
La commune de Bordères était équipée d’une école élémentaire, construite en 1935 en cœur de village, mais cette implantation posait de nos jours de gros problèmes de sécurité routière et le bâtiment était devenu énergétivore ; la municipalité a voulu regrouper les équipements destinés à la petite enfance et scolaires en un même lieu de manière à mieux gérer circulations et stationnements et dans une démarche éco responsable édifier une nouvelle école à Haute Qualité Environnementale (HQE).

Le projet, œuvre du GCAU de Tarbes (Jean Paul Pagnoux architecte)
Le nouveau groupe scolaire constitue l’élément principal du pôle jeunesse, articulé autour d’une place centrale appelée « agora » ; outre cette école le pôle comprend la maternelle déjà installée sur le site, un relais d’assistance maternelle, un restaurant et une salle polyvalente.


Accueillant près de 270 élèves dès son ouverture à la rentrée de septembre 2011, l’école offre 16 salles de classe, une bibliothèque centre documentaire (BCD), une salle informatique et une d’arts plastiques ; il a été édifié à l’emplacement de l’ancien terrain de rugby. Son implantation sur la parcelle reprend celle de la plupart des maisons du village, un faitage orienté est-ouest, la façade principale s’ouvrant au sud. C’est là que se déploie la vaste cour de récréation, souvent source de nuisances sonores pour le voisinage, raison pour laquelle elle est située au centre du groupe entre bâtiment de classes et préau qui font office d’écrans acoustiques.


Une démarche éco responsable, une école HQE

Cette réalisation porte en effet la marque d’une attention soutenue portée aux questions environnementales et d’économie d’énergie (nous ne retiendrons ici que quelques points essentiels) : L’ensemble du pôle est chauffé par une chaufferie bois alimentée par copeaux, l’eau chaude de la cuisine étant fournie principalement par des panneaux solaires.
La toiture du restaurant scolaire est équipée de 400 tuiles photovoltaïques de marque Imerys de dimension 100x50 produisant 60 W chacune.
C’est la verrière de la grande « serre-galerie » placée à l’avant de l’école qui présente la plus grande originalité : longue de 80m, elle est équipée de cellules photovoltaîques intégrées dans le vitrage feuilletée qui joue en outre le rôle de filtre à lumière, assurant ainsi un grand confort visuel.
Grâce à l’isolation thermique, la gestion des flux d’air et d’eau, la consommation électrique a été abaissée de 250 000 à 90 000Kwh/an.


Circulations et transitions entre espaces et activités.
Le maître d’œuvre JP Pagnoux a porté une attention particulière à la gestion des circulations et passages entre les divers espaces.
En premier lieu, le grand préau à la belle charpente de bois forme un « sas » entre l’espace extérieur (rue et parking) et la cour de récréation, offrant également un abri sous auvent aux parents attendant leurs enfants.
Dans la cour, deux frontons, une pergola équipée de bancs, de longues banquettes de bois en bordure des bassins, des tracés au sol, ménagent des espaces de jeux et d’activités différenciés, tout comme des « recoins » où des groupes informels peuvent s’organiser.


Eléments remarquables et spectaculaires de cet édifice, les « cabanes » peintes de couleurs vives, abritant des locaux aux fonctions diverses sont à cheval sur l’extérieur (la cour) et l’intérieur (la galerie) ; elles sont accompagnées des deux côtés par des massifs de fleurs et arbustes eux-mêmes contenus par de grandes pièces de bois brut pouvant faire office de banquettes invitant à une pause en bordure des grands espaces de circulation.


La galerie intérieure s’élève sur deux niveaux, les classes du 1er étant desservies par une longue coursive à laquelle on accède par 4 escaliers ; là encore, des sas entre galerie ou coursive et salles de classe assurent une transition douce entre espace desservant (circulation) et espace desservi (espace de travail).


Au centre de l’édifice, en lien direct avec le hall d’accueil, la bibliothèque centre de documentation présente sur deux niveaux une belle ossature bois qui la fait ressembler à une sorte de grange intérieure ; les escaliers-gradins entre les deux niveaux peuvent être utilisés pour des petits spectacles.


Enfin, à l’arrière du bâtiment, au nord, chaque classe du rez-de-chaussée a accès à un petit potager où les élèves sont invités à observer les plantes et leur évolution saisonnière.


Saint Pé de Bigorre


Groupe scolaire ouvert en 2015, prévu pour 80 à 100 élèves (maternelle et primaire)
Maîtrise d’ouvrage : Communauté de Communes du Pays de Lourdes
Architecte : Jean Claude Cousin (Lourdes)
Plutôt qu’un corps de bâtiment unique, l’architecte a choisi un plan articulant entre eux plusieurs petits bâtiments à la volumétrie maitrisée (on peut mesurer la différence de conception avec l’ancienne écoles à étages qui demeure à l’arrière avec son élévation considérable), organisant ainsi une série de pavillons dont la couverture en ardoise s’harmonise avec la construction traditionnelle de la région.


Une sorte de « rue » ou galerie de circulation générale organise les divers flux vers les différentes parties ou fonctions : d’un côté les salles de classe et leurs annexes (vestiaires, toilettes), de l’autre salle polyvalente et cantine ; elle est éclairée en grande partie par de la lumière naturelle dispensée à ses deux extrémités par de larges portes-fenêtres et des puits de lumière zénithale. A l’intérieur, se tient un étonnant igloo semi sphérique abritant le bureau des maîtres d’un côté, des toilettes de l’autre.


La façade extérieure sur rue est unifiée par un long auvent qui sert d’abri aux parents d’élèves. Des couleurs vives sont à l’honneur sur l’ensemble de l’édifice, notamment sur les colonnettes placées en périphérie du bâtiment des classes.


Outre les normes parasismiques obligatoires sur cette construction proche du front pyrénéen sujet régulièrement à des séismes d’intensité moyenne, on notera particulièrement l’effort porté sur la limitation de la consommation énergétique grâce notamment à un suivi et une gestion à distance rigoureuse du système de chauffage.

Ibos


Il s’agit d’un regroupement au centre du village, près de la mairie, à proximité aussi du centre de loisirs et de la salle des fêtes, de l’ensemble des écoles de la maternelle à la fin du primaire ; sur le plan architectural, c’est un bon exemple de « recyclage » partiel du bâti ancien existant effectué par les architectes lourdais Pierre Cassou et JL Dobignard ; ce travail s’inscrit en effet dans le périmètre de protection d’un monument historique classé (la Collégiale) et à ce titre, soumis à l’approbation de l’Architecte des Bâtiments de France : ici, par exemple, ont été imposées des toitures en ardoise naturelle et des menuiseries en bois peint ou aluminium teinté (le PVC et le blanc étant interdits.)


Le pôle scolaire est constitué de trois établissements voisins :
  • L’école maternelle est installée en partie dans l’ancienne école primaire restructurée et à l’emplacement d’une ancienne ferme dont on a conservé le portail d’entrée (daté 1872) et la grange (reconvertie en préau et espace d’accueil) tandis que le corps de ferme lui-même était rasé pour faire place à deux ailes nouvelles abritant 4 classes.


  • Pour l’école primaire des petits (CP et CE1), livrée en 2014, on a récupéré à la fois les locaux de l’ancienne école maternelle et l’ancien presbytère pour créer trois classes ; la façade sud sur la cour a été percée pour accueillir un hall d’entrée, les ouvertures ont été modifiées et ont reçu des brise- soleil.


  • L’ancienne école des filles construite dans les années 50, sans modification importante, est désormais affectée aux « grands » de l’école primaire (CE2 et CM).

Les nouveaux collèges


Le département étant devenu désormais seul maître d’ouvrage des collèges , on voit à l’occasion de la construction ou l’extension/restructuration de plusieurs d’entre eux au cours des années80-90, s’exprimer une volonté de rompre avec l’uniformité des formes architecturales de la période précédente pour introduire des choix plus variés et semble-t-il, une inspiration à caractère « régionaliste », par ex dans les formes et volumes choisis ainsi que les matériaux constructifs ou décoratifs ; cela nous semble particulièrement vrai pour deux établissements que nous avons choisi de décrire ici.

Collège de Maubourguet...« on dirait le Sud »


Prévu pour remplacer un premier collège construit provisoirement en préfabriqués en 1974, la 1ère pierre en est posée en septembre 1988, l’inauguration officielle ayant lieu le 5 août 1991 ; il reçoit à cette occasion son nom officiel de « Jean Jaurès ». Le maître d’ouvrage en est le Conseil Général des Hautes Pyrénées et il fait partie d’un plan départemental comprenant aussi ceux d’Arreau et de Trie sur Baïse ; son maître d’œuvre est l’architecte Bernard Malé (atelier à Maubourguet).

Dans sa présentation du projet, ce dernier écarte deux partis architecturaux assez répandus jusque-là dans l’architecture scolaire -le bâtiment linéaire ou l’ensemble éclaté- pour choisir un plan intégré en U avec cour centrale intérieure, référence à la cour fermée des collèges d’autrefois mais aussi au cloître « creuset de conservation et de diffusion du savoir »(note de présentation de l’architecte). Les appartements de fonction sont traités indépendamment en logements en bande au nord-est du bâtiment.


Ce plan place au cœur de l’édifice, face à l’entrée sur rue, à la charnière des 2 ailes courbes, le CDI (au r-de-ch) et la salle informatique (au 1er), adoptant ainsi un dispositif qui devient une constante dans l’architecture scolaire d’aujourd’hui ; au même endroit est situé le bureau du conseiller d’éducation au carrefour des mouvements d’élèves et personnel enseignant. Aux extrémités des deux ailes, 2 pavillons viennent clore l’édifice, abritant l’administration d’une part, la salle polyvalente d’autre part ; la cour est fermée au sud par un mur-bahut surmonté d’une grille, interrompu en son milieu par le pavillon d’entrée qui sert également d’abri à vélos.


Cette cour est découpée par 5 allées rayonnantes qui mènent chacune aux diverses entrées de l’édifice soulignées par des sortes de loggias permettant de les identifier facilement ; on y trouve également un kiosque abritant des bancs.
Des galeries courent d’un bout à l’autre des deux ailes desservies par 4 escaliers ; tout au long de ces circulations sont disposés casiers et vestiaires des élèves, cette distribution permettant un éclatement maximum des points de rencontre et de regroupement.


Les colonnes, une partie des poutres et poteaux en béton armé sont préfabriqués et teintés dans la masse tandis que les maçonneries traditionnelles sont enduites ; 2 tons et 2 aspects de finition s’opposent ainsi : les éléments métalliques tels que poteaux et garde-corps, menuiseries PVC sont traités de couleurs vives de façon à apporter une note gaie et ludique au bâtiment tandis que les surfaces enduites sont peintes d’une couleur ocre clair plus retenue, les tuiles de la toiture ajoutant une touche lumineuse à cette gamme de couleurs chaleureuses.


Ainsi le souhait de l’architecte que cette réalisation soit vécue « comme un manifeste et qu’il aide dans leur développement intellectuel des enfants privés de toute manifestation architecturale contemporaine » a-t-il quelque chance de se réaliser.

Collège d’Astarac à Trie sur Baïse, une architecture contextualisée


Etablissement créé au cours des années 60, ce modeste collège s’était installé d’abord dans une ancienne maison du 19ème flanquée de deux ailes construites à ce moment-là pour accueillir les 200 à 250 élèves prévus ; après le concours d’architectes organisé en 1987 et remporté par l’équipe tarbaise Fourcaud, Authié, Fourcade, la 1ère pierre du nouveau bâtiment est posée en 1989.
Cette extension, reliée au bâtiment précédent par une passerelle enjambant la ruelle de desserte, a été dessinée dans un esprit d’intégration urbaine ; en effet, sa belle façade sur rue, surmontée d’un fronton triangulaire, reprend par son élévation, son gabarit, le rythme de ses ouvertures et ses couleurs, le parti néoclassique qui est celui de la mairie-halle établie non loin de là sur la place principale de la ville (construite dans la 1ère moitié du 19ème). A l’arrière, la façade sur cour est parcourue par une longue marquise métallique, tandis que sur un côté de la cour, le préau lui aussi à ossature métallique reprend l’aspect d’une petite halle de marché : on peut penser qu’ainsi les architectes adressent un clin d’oeil aux traditionnelles foires et marchés qui scandaient la vie économique de la bourgade et aux constructions spécialisées qui ont accompagné sa prospérité ancienne (la ville présente encore à ce jours 3 halles métalliques qui conservent la mémoire des foires aux cochons d’antan) ; le hall d’entrée de cet édifice est d’ailleurs décoré de grands panneaux de céramiques évoquant la forte présence du cochon dans la vie passée de la ville.


La rénovation-restructuration des lycées


Cela touche de manière générale quasiment tous les établissements du second degré, qui, pour beaucoup construits 40 ou 50 années auparavant avaient besoin de sérieux travaux de « lifting » : à la fois rénovation par la mise aux normes en matière de qualité environnementale, gestion de l’énergie et de sécurité mais aussi restructuration du bâti pour adapter davantage les établissements à la pédagogie et la sociabilité d’aujourd’hui. Le cas le plus exemplaire nous semble être celui du lycée Marie Curie de Tarbes.

Lycée Marie Curie à Tarbes


Opération spectaculaire qui s’est déroulée pour l’essentiel entre 2012 et 2015 sous la maîtrise d’ouvrage de la Région Midi Pyrénées, les maitres d’œuvre étant le duo d’architectes Thierry Meu (Pau) et Christian Lalucaa (Toulouse) ; des sommes considérables sont engagées (14 millions d’euros pour les travaux, 4 millions pour les équipements) pour cette opération qui est à la fois une réhabilitation d’ensemble du bâti datant du début des années 60 et de restructuration pour adapter l’établissement à la nouvelle vision de la pédagogie et de la vie scolaire.
La restructuration est marquée d’emblée par le parti de « monumentalisation » de l’entrée principale : un large parvis se déploie à l’avant du nouveau hall d’accueil auquel on accède en gravissant plusieurs degrés.


Un nouvel habillage des façades
Le bâtiment d’enseignement général, longue barre imposante et monotone arbore un nouveau « look » : il a été entièrement « désossé » de ses panneaux extérieurs et l’on n’a conservé que son ossature poteaux-poutres-planchers en béton armé d’origine. La façade Nord reçoit un nouvel habillage de panneaux aux couleurs vives à la place des anciennes allèges pour compenser sa faible exposition à la lumière solaire ; un « résille » métallique est placée à l’avant de cette nouvelle « peau » pour, à la fois, protéger contre les intempéries et accrocher la lumière.


La réhabilitation des locaux est passée d’abord par leur mise en conformité générale avec les normes en vigueur (sécurité, sismicité, modernisation des réseaux, protection de l’environnement, accessibilité pour les personnes handicapées d’où nouvel ascenseur…) ; de même, doit-on souligner l’amélioration acoustique des salles et des couloirs, le soin apporté à l’ambiance lumineuse et la mise en couleurs des espaces de circulation (cages d’escalier en particulier) et de travail. En outre, la mise à nu de l’ossature originelle a permis la restructuration des salles par déplacements des cloisons : création de salles spécialisées plus grandes, dont deux labo de langues, 3 salles informatiques, aux 3ème et 4ème étages organisations de « blocs » salles de TP/labos en physique-chimie, SVT et biochimie.


La question de l’exposition violente au soleil en façade Sud se posait de manière récurrente depuis l’origine : elle reçoit enfin une réponse adéquate avec la pose de brise-soleils métalliques à l’avant des grandes ouvertures horizontales ; le traitement couleur est ici volontairement plus sobre, dans une gamme de gris mais animé de manière aléatoire par le jeu des stores de couleur vives qui peuvent être tirés de l’intérieur des salles. Par ailleurs, des préaux-abri construits quelques années avant le début de ce chantier étaient venus déjà atténuer l’impression d’uniformité engendrée par l’ancienne façade ; de même la nouvelle extension couleur vert-anis du CDI, dont la surface est portée à 700 m2 vient animer encore ce bâtiment, ce qui était sans doute un des enjeux principaux de ces travaux (notons au passage les lames verticales placées à l’avant de la façade vitrée de celui-ci et de la salle polyvalente).


Parmi les nouveautés les plus spectaculaires, sur le plan fonctionnel et sur le plan esthétique, la création d’une salle polyvalente, près de l’entrée générale et du bâtiment administratif, parallélépipède rouge vif prévu pour 200 personnes ; la « projection » de son volume vers le parc et ses grands arbres, ainsi que celui du CDI contribue à relier les espaces bâtis et le parc alentour, ce qui est une des qualités essentielles de ce lycée depuis ses origines ; dans le même esprit on a remodelé les abords du lycée au nord et à l’ouest renforçant leur caractère « paysager ».


les constructions nouvelles de l’antenne universitaire


IUT de Tarbes

Ouvert en 1993, l’IUT de Tarbes est rattaché à l’Université Toulouse III Paul Sabatier ; il comprend à ce jour 5 départements, un 6ème -Génie civil- devant ouvrir prochainement ; le choix de l’implanter dans de nouveaux locaux en périphérie de la ville s’impose au cours des années 80 pour renforcer le pôle universitaire dans le quartier Solazur/chemin d’Azereix où sont déjà présents l’ENIT et la cité universitaire.

Le programme et le projet Edmond Lay
Le programme initial ne comprenait que 2 départements, 2 amphithéâtres et un grand atelier, plus les locaux de l’administration centrale ; mais compte tenu de la croissance prévue des effectifs et des enseignements, le maître d’œuvre fut conduit à adopter un plan plus ample et évolutif.
Les deux premières phases sont conçues et réalisées par E. Lay entre 1989 et 96 ; elles comprennent 4 départements (Génie Electrique, Génie Mécanique, Technique de Commercialisation, Gestion des Entreprises et des Administrations) et l’administration ; suite à son accident vasculaire cérébral, le chantier sera achevé par son collaborateur Michel Estangoy. C’est celui-ci qui sera naturellement choisi pour les extensions ultérieures réalisées en cohérence avec la partie originelle : département multimédia ou SERECOM (Services et Réseaux de Communication) en 2000-2001, enseignement des langues en 2012 (CRELAM ou Centre de Ressources Langues Mutualisé).


Un édifice intégré
A l’inverse de l’ENIT voisine qui constitue plutôt un mini campus « éclaté » tel qu’on le concevait dans les années 60, Edmond Lay propose un plan d’ensemble en grappe ou en rhizome structuré sur un grand axe central d’orientation nord-sud ; les divers départements viennent ainsi se greffer sur lui, ce qui permet par ailleurs d’envisager facilement les extensions futures. L’IUT constitue ainsi une sorte d’organisme intégré, car regroupant l’ensemble de ses fonctions en un même édifice, et vivant, car susceptible d’évolution et d’adaptation.


Une interprétation moderne de la monumentalité
Le parti général est celui d’une construction basse dominée par les lignes horizontales, les divers façades étant scandées par des sortes de colonnes monumentales, mais dépourvues de socle et de chapiteaux ; E. Lay interprète à sa manière la colonnade ou le portique classique conférant à l’édifice une certaine solennité extérieure à cet ensemble qui tourne ainsi le dos à une conception strictement fonctionnaliste qui a été souvent le lot des bâtiments publics dans les années 60 à 80. Ces colonnes se composent d’anneaux de béton préfabriqués emboités en encorbellement les uns sur les autres, mais ne sont pas porteuses, contrairement aux apparences : elles sont creuses et enferment (ou cachent) les éléments de l’ossature poteaux-poutres en béton armé ainsi que les réseaux ; par leur rythme et leur élan vertical, elles dynamisent les longues façades horizontales qui sans elles seraient probablement monotones.


La toiture facteur d’unité
Les toits à faible pente couverts de tuiles romaines et largement débordants enveloppent l’ensemble des diverses parties et participent ainsi à l’unification visuelle et fonctionnelle de l’édifice.


La rue-agora, espace de rencontre et de convivialité
Elément majeur et structurant du dispositif intérieur, elle est largement éclairée par de grandes baies murales et zénithales ; elle est à la fois un axe de circulation interne et un lieu de rencontres ménageant des espaces particuliers de convivialité plus intimes. Au cœur de l’établissement, comme un carrefour entre les diverses circulations, une sorte d’agora, ponctuée par des rochers qui en signalent l’emplacement offre ses gradins recouverts de bois aux teintes chaleureuses, invitant à la détente et la conversation. Ici, comme dans nombre de ses réalisations, par exemple les villas, l’architecte Edmond Lay, soucieux de la cohérence d’ensemble de son œuvre, a lui-même dessiné les éléments meublants (banquettes, tables, bancs…) (voir aussi la bibliothèque ci-après).


Atriums et patios
Le bâtiment est ponctué de trois atriums autour desquels se répartissent sur deux niveaux bureaux et salles de cours ; la charpente en lamellé-collé autorise des grandes portées et des hauteurs de plafond importantes créant de la sorte de grands puits de lumière verticale contrastant avec l’horizontalité des couloirs et passages ; de même les patios placés entre les divers départements spécialisés introduisent des espaces lumineux et ouverts sur le ciel au sein d’un édifice qui seraient sans cela trop labyrinthique.


Deux espaces de travail remarquables : la bibliothèque et le grand atelier
Le grand atelier est un vaste vaisseau aux dimensions imposantes, parcouru par une longue coursive d’où l’on peut apprécier la double exposition à la lumière naturelle, mesurée et indirecte au sud, plus généreuse au nord à la manière des sheds des ateliers industriels.


La bibliothèque-CDI nous donne l’occasion de percevoir quelques unes des constantes de l’œuvre d’Edmond Lay :
les jeux sur les courbes : ici plan circulaire et rayonnages intégrés soulignent ce motif récurrent dans ses réalisations (on retrouve un parti similaire à la médiathèque de Laubadère à Tarbes) jeux sur les effets de lumière : éclairage zénithal assuré par une grande verrière à pans coupés et entrées horizontales par de minces ouvertures placées en circonférence en haut du mur de clôture circulaire
le tout générant un effet d’abri ou de grotte protectrice qui est aussi une constante des espaces intérieurs conçus notamment pour les nombreuses villas qu’il a réalisées.


Le site des STAPS, une touche de « high tech »


Troisième pilier du pôle universitaire tarbais aux côtés de L’IUT et de l’ENIT, le site dédié aux Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives , sous maitrise d’ouvrage du Conseil Général, comporte 2 parties distinctes , un bâtiment d’enseignement et un gymnase.


Les architectes pressentis ont adopté une esthétique résolument contemporaine, assez inhabituelle jusque-là pour des bâtiments universitaires ; ajoutons que par leur situation en bordure de la rocade/pénétrante d’entrée de la ville, les bâtiments se devaient de « marquer le paysage » (selon les mots même des concepteurs).


Ainsi le bâtiment d’enseignement, livré en 2004 par l’Atelier du Té de Pau (Apostios Thomas et Philippe Teilhard) associés aux lourdais Didier Gil et Sylvain Peretto, se signale d’abord par le tronc de cône inversé qui renferme le grand amphithéâtre de 300 places ; il est flanqué d’une grande galerie vitrée d’accès et de circulation et de locaux dédiés aux diverses activités pédagogiques.


Une extension, dessinée en 2009 par le même duo lourdais Gil et Peretto est venue s’implanter « en peigne » sur la galerie vitrée en ménageant une nouvelle entrée au bâtiment ; elle reprend la volumétrie du projet originel en deux volumes simples emboîtés de même que la vêture constituée de bardage en tôle d’acier nervurée blanche.


Le gymnase voisin avait été construit quelques années auparavant (en 2000), par R. Vianne-Lazare et F. Raffy, en liaison avec d’autres installations sportives conçues et gérées par le Grand Tarbes (salles des arts martiaux et de l’escrime) ; il se présente sous la forme d’un vaste vaisseau sous une toiture légèrement courbe ou bombée et largement débordante qui s’appuie sur une ossature métallique volontairement mise en valeur en périphérie de l’édifice. D’apparence très aérienne, cette sorte de « tente » ou « velum » enveloppant, en grande partie constituée de matériaux de couverture translucides assurant un large éclairage naturel à l’intérieur, contribue très fortement à l’impression de légèreté que dégage cette intéressante réalisation.


L'Architecture du XX siècle en Hautes-Pyrénées
L'ARCHITECTURE SCOLAIRE DE LA IIIEME REPUBLIQUE A NOS JOURS
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Travail de recherche
Maurice MORGA - Professeur retraité
Conception multimédia
Florent Lafabrie - CANOPE des Hautes-Pyrénées